"Un grand calme, une tonalité égale, lisse, dans laquelle doucement la pensée reprend cours, s'ébroue, mesure le gouffre. Constate qu'on est vivants, mais qu'en nous quelque chose, ce jour-là, est passé, comme un courant d'orage dont la charge explosive a disjoint, une à une, les fibres de nos muscles, percé l'enveloppe des nerfs, fait tressaillir nos os, puis laissé retomber sur nos trente tensions les ténèbres apaisantes de l'informulé. Nous sommes multiples certes, mais tenus à un corps...."
Matthieu Riboulet
Extrait de Lisières du corps. (Ed. Verdier)
2 commentaires:
Ces jours ci je relisais des pages sublimes de Riboulet des oeuvres de miséricordes. Décidemment, on se suit .... Je vous embrasse et merci !
Et cet extrait est magnifique !
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