
Bonjour,
L’artiste : Né à Marseille en 1955. Vit à Paris et travaille
à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis).
www.georges-tony-stoll.com
Il est représenté par la galerie Jérôme Poggi, Paris
www.galeriepoggi.com
Formé à l’École supérieure des beaux-arts de Marseille (ESBAM),
Georges Tony Stoll a complété son parcours artistique par des
voyages initiatiques en Allemagne et aux États-Unis. Peintre puis
photographe et vidéaste ayant également travaillé comme chef
décorateur pour le cinéma, Georges Tony Stoll affirme son oeuvre
comme un dialogue fécond entre toutes ces disciplines.
Entretien
avec Georges Tony Stoll
par Jean-Marc Avrilla
"JMA – J’aimerais commencer par ton parcours et l’une des
singularités de ton travail : comment en es-tu arrivé à travailler
à la fois le médium photographique et la peinture ?
GTS – Aux Beaux-Arts, je faisais de la peinture et quelques
fois, j’envisageais des sortes de parcours construits autour de
formes sans autres raisons d’être que de devenir des points
de repères bizarres. Après, j’ai continué à faire de la peinture
jusqu’au moment où je me suis arrêté après un séjour d’un an
à Düsseldorf. Je me suis arrêté parce que je ne me sentais plus
emballé par la question de la peinture en tant que manipulation
de matière ni par la production d’images en peinture. Je
me suis arrêté de produire pendant quelques années et j’ai
recommencé avec la photographie et la vidéo. Cela ne fait que
cinq ans que j’ai recommencé la peinture, certainement poussé
par l’envie de jouer comme je le faisais en photographie, jouer
avec l’invention et ses phénomènes. Je pense quand même que
dans mon travail de peinture des années de jeunesse, je me
sentais dans le même état d’esprit, je voulais attirer à moi une
réalité plastique nouvelle, inconnue, en organisant la surface du
tableau autour de l’organisation aléatoire de formes-figures qui
pouvaient apparaître comme des annonces lumineuses bizarres.
Je retrouve ce même élan dans l’organisation du cadre de mes
photographies, même celle faites au hasard des rencontres.
Après tout, il ne s’agit que de fictions possibles.
JMA – Une autre singularité est la proximité entre tes
photographies et tes vidéos. Et la dernière vidéo est consacrée
à l’une de tes installations les plus connues, Mon Chef d’oeuvre.
Qu’est-ce qui t’a amené à la vidéo et comment penses-tu
l’articulation avec le reste de ton travail ?
GTS – J’ai commencé à faire de la vidéo quelque temps
après avoir commencé à faire de la photographie. J’avais
une expérience de la réalisation, j’avais tourné deux courtsmétrages
en 16 et en 8 mm. Comme je trouvais l’actualité du
cinéma trop lourde, je m’étais arrêté de penser au cinéma. Il est
clair que je cadre mes photographies en fonction de ce que je
mets en place, et je veux que ce qui apparaît comme « le sujet »
central soit vu, presque à égalité avec ce qui l’entoure. Lorsque
je photographie un paysage ou une chose que je découvre, il
s’agit certainement de plans d’un film qui pourrait résumer
l’ensemble de mon travail. La présence de la performance
dans mes photographies est essentielle. La vidéo permet alors
de filmer la performance en action, en combinaison avec la
photographie qui elle, ne ferait apparaître qu’un moment de la
performance. Et il est clair alors, que chaque image des vidéos
est une photographie et qu’elles défileraient les unes à la suite
des autres. Et puis, il y a les sons : le son qui existe dans mes
photographies, le son de l’action qui se trame mélangé aux sons
du Monde. Dans le plan rapproché du visage de Monica Vitti
dans L’Avventura d’Antonioni, on voit tout l’infini du Monde.
Construction ideale –
2010
Dans la bouche –
1995
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